au fait, qu’en penseNT les non-chasseurs ?
et si cette méthode faisait l'unanimité, même auprès des defenseurs de la nature et des ecologistes ?!
Voici un article publié par le site REPORTERRE - Le média de l'écologie qui témoigne de l'intérêt de la traque-affût.
(Pour l'article complet, cliquez sur le lien ci-dessous)
(Pour l'article complet, cliquez sur le lien ci-dessous)
Moins de balles, moins de risques, et le tout au bénéfice de la forêt. Pour les défenseurs de la traque-affût, cette méthode de chasse aurait tout intérêt à être généralisée en France.
« Allez, allez ! Cherche ! » Les cris des rabatteurs se mêlent à ceux des chiens et au son des cornes. Parfois, un coup de fusil claque. Pourtant, autour de nous, on ne voit rien : que les arbres dénudés se mêlant aux branches vertes des pins, sur un fond brunâtre de fourrés et de feuilles mortes. Nous sommes en janvier en forêt d’Écouves, dans l’Orne, et c’est aujourd’hui jour de chasse. Pas n’importe quelle chasse : la traque-affût.
Vantée comme plus efficace et plus sécuritaire, cette technique gagne en popularité en France. Elle permettrait de réduire le nombre de jours chassés et d’accomplir plus vite les objectifs des plans de chasse, nécessaires au maintien d’un équilibre forêt-gibier, tout en étant compatible avec d’autres usages de la forêt (balades, sport, etc.).
Vantée comme plus efficace et plus sécuritaire, cette technique gagne en popularité en France. Elle permettrait de réduire le nombre de jours chassés et d’accomplir plus vite les objectifs des plans de chasse, nécessaires au maintien d’un équilibre forêt-gibier, tout en étant compatible avec d’autres usages de la forêt (balades, sport, etc.).
Il y a trois ans, l’Office national des forêts (ONF) a constaté la présence de plus en plus de chevreuils en forêt d’Écouves. La santé de la forêt a commencé à en pâtir : « Sur certaines parcelles, jusqu’à 60 % des arbres plantés ou poussant naturellement se faisaient manger », raconte Florian Lemaire, responsable ONF travaux et chasse du secteur.
Une situation qui n’a rien d’exceptionnel : en France, en 2015, un tiers des forêts domaniales (sous le contrôle de l’État) était concerné par un déséquilibre forêt-gibier : chevreuils, cerfs ou sangliers, devenus trop nombreux, dévorent les jeunes pousses d’arbres et menacent la survie de la forêt. De quoi motiver l’ONF à augmenter les plans de chasse : à Écouves, les objectifs sur le chevreuil ont été rehaussés de 50 %.
Une situation qui n’a rien d’exceptionnel : en France, en 2015, un tiers des forêts domaniales (sous le contrôle de l’État) était concerné par un déséquilibre forêt-gibier : chevreuils, cerfs ou sangliers, devenus trop nombreux, dévorent les jeunes pousses d’arbres et menacent la survie de la forêt. De quoi motiver l’ONF à augmenter les plans de chasse : à Écouves, les objectifs sur le chevreuil ont été rehaussés de 50 %.
À cette exigence s’ajoutait le fait que la forêt d’Écouves est en grande partie publique. Traileurs, randonneurs, vététistes et autres cueilleurs de champignons ont donc le droit de s’y promener. « C’est pour ces deux raisons, la sécurisation du territoire et le moindre nombre de jours de chasse, qu’on a pris l’option de la traque-affût », explique Matthieu Cousty, qui a repris un de ces lots de chasse il y a deux ans, et qui organise la chasse du jour.
Tir à 360 degrés
« Regardez par là. » Derrière les arbres, on aperçoit une tache orange fluo. C’est un chasseur, perché sur un mirador en bois, fusil à la main. Quelques centaines de mètres plus loin, on en dépasse un autre, invisible derrière un bosquet. Et puis l’on tombe nez à truffes avec trois chiens fort excités, clochette au collier, rabattant le gibier pour le compte de leur maître, qui peine non loin au milieu des fougères.
C’est le principe de la traque-affût : les chasseurs armés sont placés au cœur de la parcelle chassée, généralement en hauteur, d’où ils ont le droit de tirer à 360 ° à courte distance, tandis que plusieurs groupes de rabatteurs effectuent des circuits pour rapprocher les animaux vers les chasseurs en poste.
C’est le principe de la traque-affût : les chasseurs armés sont placés au cœur de la parcelle chassée, généralement en hauteur, d’où ils ont le droit de tirer à 360 ° à courte distance, tandis que plusieurs groupes de rabatteurs effectuent des circuits pour rapprocher les animaux vers les chasseurs en poste.
A l’inverse, en battue classique, appelée aussi « battue traditionnelle », principal mode de chasse collective en France pour le grand gibier, les rabatteurs avancent en ligne et effrayent les animaux en direction des chasseurs, de dos, attendant plus loin, en ligne également. Les animaux dépassent en courant les chasseurs, qui les abattent alors qu’ils s’éloignent d’eux.
En moyenne, cette technique requiert de tirer sept balles pour tuer un animal. En traque-affût, il en faut une à deux. Une efficacité qui permet à Matthieu Cousty d’effectuer ses objectifs de chasse en 10 jours par an, quand les équipes de chasse en battue du territoire mettent 22 jours en moyenne pour le même résultat.
En moyenne, cette technique requiert de tirer sept balles pour tuer un animal. En traque-affût, il en faut une à deux. Une efficacité qui permet à Matthieu Cousty d’effectuer ses objectifs de chasse en 10 jours par an, quand les équipes de chasse en battue du territoire mettent 22 jours en moyenne pour le même résultat.
Cette efficacité s’explique par le fait que les animaux se rapprochent des chasseurs postés bien plus tranquillement, et qu’il est ainsi plus simple de les tuer du premier coup. La sécurité s’en trouve améliorée : « Quand on ne tire qu’une balle au lieu de sept, c’est potentiellement sept fois moins dangereux », dit David Pierrard, responsable de l’école de chasse de Belval (Fondation François-Sommer), qui enseigne cette technique.
« On divise le nombre de balles, la plupart arrivent dans les animaux, donc, il y a moins de place pour blesser un promeneur ou un chasseur », poursuit-il. Même si « on ne peut pas garantir le zéro accident : c’est conditionné au fait que les chasseurs respectent les consignes ».
« On divise le nombre de balles, la plupart arrivent dans les animaux, donc, il y a moins de place pour blesser un promeneur ou un chasseur », poursuit-il. Même si « on ne peut pas garantir le zéro accident : c’est conditionné au fait que les chasseurs respectent les consignes ».
« On conçoit la chasse du grand gibier dans le cadre de la gestion d’un domaine forestier, du retour à l’équilibre forêt-gibier et de son maintien, explique David Pierrard. Il s’agit d’adapter l’outil chasse aux objectifs que l’on fixe. Je regarde les résultats de la traque-affût et ceux de la battue traditionnelle, et je me dis que plus on convertira de territoires en traque-affût et moins on fera de battue traditionnelle, mieux on se portera. »
« La traque-affût est applicable sur une bonne partie des territoires »
Un avis qui n’est évidemment pas partagé par tous, mais qui semble gagner en audience. La recommandation de la traque-affût fait ainsi partie du plan sécurité à la chasse 2023 du ministère de la Transition écologique, ainsi que du rapport du Sénat de septembre 2022 sur la sécurisation de la chasse.
Même le domaine de Chambord, connu pour ses chasses qui attirent le gratin politique, s’y est mis cette année. « Je ne sais pas si la traque-affût est destinée à remplacer complètement la battue, mais je pense qu’elle est applicable sur une bonne partie des territoires », estime David Pierrard.
Même le domaine de Chambord, connu pour ses chasses qui attirent le gratin politique, s’y est mis cette année. « Je ne sais pas si la traque-affût est destinée à remplacer complètement la battue, mais je pense qu’elle est applicable sur une bonne partie des territoires », estime David Pierrard.